PETIT CONTE/ FLORIAN,LE PETIT SANTONNIER

Publié le par olinda

FLORIAN,  LE PETIT SANTONNIER

 

 

Il y a bien longtemps, en pays de provence, vivait un santonnier qui avait pour nom Florian, il était brave et bien beau comme un ange, toutes les femmes n’avaient d’yeux que pour lui mais lui ne s’en préoccupait guère car aucunes d’elles ne lui faisait frémir son cœur et elles, elles finissaient par regarder ailleurs à leurs grands désespoirs.

Un soir, dans son petit atelier, il se mit à sculpter au couteau, un de ces petits santons qu’ il prenait toujours plaisirs à travailler et c’ est comme cela que sans le vouloir, presque à son insu, il réalisa la représentation exacte de la femme de ses rêves.

Quand il eut terminé son œuvre et qu’il s’aperçut de ce qu’il venait de faire, il en fut tout surpris, devant lui, en miniature se tenait une merveille, jamais de sa vie, il n’avait façonné une aussi belle figurine.

Comme tout les autres, il fallut lui choisir quel métier lui donner car en provence chaque petits santons représentent un corps de travail qui lui est spécifique. La solution, il l’a trouva bien vite, elle sera fleuriste comme dans ses visions nocturnes, quoi de plus belle chose pour une si féerique création.

Puis éreinté, il se décida à laisser là son ouvrage pour aller prendre un sommeil réparateur car la nuit était bien entamée mais avant il ne pu  s’empêcher de jeter un dernier regard admiratif sur la table.

Les jours qui suivirent le rendirent de plus en plus heureux, il avait peint et habillé sa petite fleuriste avec soin afin qu’elle soit la plus belle de tous ses santons, de ce fait, la petite figurine était de plus en plus ravissante.

Les gens du village voyant que le jeune santonnier était devenu si enjoué et si resplendissant de joie furent dans l’étonnement et bientôt les suppositions jaillirent << té ! Qu’est-ce donc qu’il lui arrive au Florian ?>> se disaient les villageois, il avait bien entendu décider de ne parler à personne de sa merveilleuse création et encore moins de la montrer.

Alors les commérages des gens allèrent bon train ne connaissant pas évidemment ce qui animait notre jeune ami, toutes les hypothèses furent données mais aucunes ne fut retenues car aucunes ne furent fondées. Alors, la bonne humeur du santonnier devint pour le village entier un grand mystère à résoudre.

On espionna le moindre de ses faits et gestes mais rien de tout cela ne donna de résultats. Ce petit jeu dura un bon moment, jusqu’ au jour où le maire, un homme intelligent se décida de remettre de l’ordre à tout cela, allant voir chacun de ses administrés, il leur parla tant et si bien que chacun décida de ne plus s’occuper que de ces affaires. Mais un seul villageois fit de la résistance, Arnaud, le puisatier qui depuis l’école était jaloux du santonnier, celui-ci était bien décidé à connaître le secret et si possible à nuire à Florian.

Donc, un soir après le travail journalier, Arnaud, sa curiosité aidant alla fureter du côté de chez le santonnier, il avisa une fenêtre ouverte puis voyant que la pièce était vide, il se glissa à l’ intérieur en faisant bien attention de ne pas  trahir sa présence, il avança prudemment, il se posta à l’ entrée de l’ atelier où Florian se trouvait et là, ce qu’ il vit lui fit penser qu’ il était devenu fou, jamais de sa vie, il n’ avait vu pareil féerie, puis en ayant assez vu, il ressorti par où il était entré sans que sa présence ne fut un seul instant découverte.

Ce qui se passa ensuite, on le devine aisément, Arnaud ayant l’esprit  tout enflammé de jalousie raconta ce qu’il savait à tous ceux qu’il rencontra ce soir là, le secret n’était plus.

De nouveau, le Maire intervint encore ainsi que le curé, ils firent si bien, l’un et l’autre la morale aux personnes présentes qu’ils se trouvèrent tous penauds et sans demander leurs restes rentrèrent chez eux laissant arnaud seul avec le curé.

Le curé connaissait nos jeunes amis depuis l’enfance et connaissait le cœur de chacun, aussi fit-il une de ces leçon au puisatier qu’il le laissa totalement anéantit, les anciens dirent que le puisatier était d’une blancheur cadavérique, les rares témoins parlèrent de lui comme d’un somnambules errant dans les ruelles de la ville, quoiqu’il en soit arnaud après cela quitta son village pour aller s’installer ailleurs et l’on n’entendit plus parler de lui.

Le curé voyant noël approchait était fort embêté car le santon de la vierge marie étant en piteux état, il en avait commandé une autre mais sa commande ne pouvant être assurée à temps, il en était tout retourné « une crèche sans la vierge, n’est plus une crèche » gémissait-il, ce fut donc dans cette problématique qu’il se décida d’aller voir Florian, par nécessité mais aussi il faut l’avouer par curiosité, on a beau porter la robe on n’en reste pas moins homme pour autant.

Donc, il alla trouver le santonnier et lui expliqua tout ce qui s’était passé, Florian si simple n’avait pas pensé une seule minute avoir pu être l’objet d’ autant de commérage, il en fut sincèrement touché mais le curé trouvant toujours les mots justes le rassura et lui demanda à voir ce qu’Arnaud avait vu, notre santonnier respectueux envers l’homme de Dieu accepta volontiers.

Entrant dans l’atelier, les yeux du père Séraphin s’écarquillèrent tant le spectacle était merveilleux, devant lui se trouvait le village entièrement reconstitué et chaque personnage représenté fidèlement chaque habitant du village tout s’y trouvé mais le curé ne reconnu pas cette petite bâtisse en haut d’une petite colline à qui pouvait-elle appartenir ? Il posa la question à Florian

« mon père, j’ai voulu donner au plus beau de tous mes santons, la plus belle et la plus jolie des maisons car quand vous la verrez , vous aussi, vous trouverez qu’ elle le mérite, le père Séraphin demanda à voir, ce qui fut fait.

Quant-il l’a vit, il faillit tomber à la renverse si une chaise placé là à temps, lui empêcha de se rompre le cou « grandiose, ceci est grandiose » dit-il, elle semblait si réelle, il ne lui manquait que la parole  tant qu’ elle avait l’ air vraie.

Retrouvant peu à peu ses esprits, il félicita le santonnier et lui demanda la permission d’exposer tout le village fait en miniature dans l’église ainsi que de remplacer la très sainte vierge par sa petite fleuriste.

Le petit santonnier prit un air tout tristounet à cette demande inattendue mais finalement après un brève moment d’ hésitation, il accepta, ce qui ravit le prêtre et puis comme cela les villageois déjà au courant pourront se faire une idée exact de ce qui avait été raconté.

Les jours passèrent et enfin ce fut la veillée de Noël, le soir tant attendu par les petits et les grands mais cette année là, elle avait une connotation différente des autres années tous avaient l’impression que quelque chose allait arriver et la suite ne démentie pas cette intuition mais pour l’instant revenons en à la messe de minuit, Florian avait changé sa petite fleuriste pour qu’elle puisse ressembler à une vraie vierge et en la plaçant  dans la crèche, il s’aperçut qu’ elle resplendissait d’un halo de lumière « je rêve » pensa-t-il cela ne peut-être possible « voici, que j’ ai des illuminations maintenant » laissant là cette idée, il alla s’ installer car la messe allait bientôt commencer mais voilà qu’ à la grande surprise de Florian tous ceux qui rentraient dans l’ église et qui regardaient du côté de la crèche se mettaient à faire des ho, ha, hé ! jusqu’au moment ou un petit garçon fit remarquer « regarde, maman la vierge comme elle brille » là, le doute n’ était plus permis, tout le monde eut du mal à suivre l’office et le prêtre à la dire des personnes présente ne pu donner une explication rationnelle, le curé dit « c’est la vierge, qui en cette sainte nuit nous fait signe » le maire à son tour tenta une explication « ce ne sont que le reflet des cierges sur cette petite figurine » mais personne n’y cru car placé comme elle l’ était ce n’ était pas possible. Cette aventure aurait pu en rester là mais comme je le disais tout à l’heure la suite apporta bien des surprises.

Après la messe tout le village se réunissait pour le repas, dans la grange du père Alphonse, là, on avait dressé des tréteaux et une longue planche de bois recouverte d’ une magnifique nappe blanche, sur cette table improvisé, se trouvait les mets les plus exquis ainsi que les célèbres treize desserts mais ce soir là chacune des convives  étaient vraiment interloqués et Florian le premier, il voyait bien qu’ on le regardait comme si il pouvait donner une explication, malheureusement, la réponse, il ne la connaissait pas plus qu’ eux.

Ils en étaient à la moitié du repas quand soudain la porte de la grange s’ouvrit laissant non seulement rentrer le froid mais aussi une jeune femme, son apparition laissa tout le monde muet de stupéfaction, celle-ci demanda l hospitalité pour la nuit car les chevaux de son attelage étant fatigués, il était plus prudent de s’arrêter.

La scène aurait pu durer des heures, si le curé comme toujours réagissant en homme d’ esprit parla le premier suivi du Maire qui lui aussi se repris « mademoiselle, soyez la bien venue, je vous en prie prenez une chaise » la jeune femme s’exécuta mais une gène s’installa chez elle à cause de tous ces regards qui la fixait comme si ils voyaient en elle quelque chose d’ extraordinaire et puis ce silence la rendait mal à l’ aise, elle ne pu      s’ empêcher de demander au Maire et au curé ce qu’ avait les gens à la regarder ainsi, ensemble, il lui expliquèrent tous ce que à quoi ils avaient été témoins et elle, elle voulu voir, ils allèrent à l’ église et quand elle trouva son double en miniature, elle s’ en trouva elle aussi bouleversé, elle non plus ne compris pas mais quand on lui présenta Florian quelque chose en son cœur lui donna la solution et oui tout était là, dans le miracle de l’ amour. Ce fut un véritable coup de foudre entre eux et le curé qui n’était pas bête dit au maire « ces deux là, nous allons bientôt les marier, soit en certain » la jeune femme venait de Paris pour passer Noël chez son oncle qui habitait à quelques lieux du village, un brave commerçant de la région.

Florian, n’attendit pas longtemps pour demander la main d’angèline, celle-ci lui fut accorder volontiers car le père de la future mariée qui se déplaça pour connaître son futur gendre, le trouva très bien et de bonne réputation et comme tout à une fin, le mariage se fit dans les rires et les chants accompagnés bien évidemment des fifres et tambourins, tout le village fit une tarentelle à travers les champs de lavande où les criquets les accompagnaient de leur mieux.

 

Le village n’oublia pas cette nuit mémorable et conserva précieusement toute la création du jeune santonnier et au fil des générations on fit un musée de sa demeure où on mis en évidence sous verre la petite figurine, aujourd’hui, encore on peut encore l’admirer, il paraîtrait qu’à certains Noël lorsque devant elle passe une fille ou un garçon en age de se marier, elle se mettrait à reluire de tous ces feux comme jadis elle le fit pour Florian, on sait alors que le mariage n’ est pas loin (mais « chut » ce n’ est qu’ une légende)

 

 

Olivia LE ROUX

 

 

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